Nouveaux
Délits n°27
La revue arrive.
Vite, déchirer
l’enveloppe, enfin tenir ‘’la chose’’ en
main. Aller au-delà des témoignages.
Première image
de rigueur. Une saine rigueur, de celles qui mettent en valeur. Rigueur
d’un écrin.
Une consultation ‘’au pouce’’ laisse la même
impression et provoque l’envie.
Envie viscérale de se ruer sur les textes, de mesurer
l’accord, l’harmonie de l’ensemble.
Et l’on sent d’entrée que Cathy ‘’a creusé profond
afin de bâtir haut’’. Car nous savons bien, ne serait-ce
qu’intuitivement, que rien n’est plus difficile à obtenir que ce
‘’naturel’’, ce vrai, ce vrai du vivant.
De fait, tout coule, s’enchaîne, comme allant de soi,
limpide.
Dans ce numéro 27, une grande claque pour ne pas dire un
grand coup de poing dans la gueule : les haïku(s)* de Michèle Marie
Petit. Cette forme brève me plait particulièrement, le rythme 5/7/5 fut celui
de mes prémices en poésie. Ces textes de MM parle d’une vie rude, d’une
vie en cage, mais touchent à l’universalité de toute vie. C’est fort, très
fort.
La ‘’production’’ d’Emmanuelle K semble dès lors
plus sophistiquée, plus… littéraire alors qu’elle colle à une réalité
tout aussi grave, difficile, à la marge, en opposition frontale… contre l’établi,
le convenu.
Les brefs textes de Dejaeger font tout de suite mouche comme
une course de fantômes ‘’dé Bushés’’ en route vers un Ground Zero
originel avec en arrière plan une musique de danse de la pluie a capella.
Puis jaillit ‘’Ombromanie’’, des extraits qui filent
l’envie d’aller tout lire, vite… ‘’dans les champs utopiques’’,
‘’before K-O’’ , pour lutter contre le tsunami de ‘’blessures
empuanties’’ des conneries médiatico-sarko-ambiantes.
Ce numéro 27 est, comme le dit Alvarez Barbosa ‘’…une
parole forte capable de me guider dans la vaste contrée silencieuse…’’,
bien loin des ‘’…parleurs (qui) déblatèrent (et) militent pour la
connerie…’’
Cathy, merci.
Amitié,
jl
* je mets ici une parenthèse car je n’ai jamais trouvé un
texte de grammaire franco-nippone précisant qu’un pluriel en s s’applique
à ce mot, tant dans cette forme que dans la forme ancienne haïkaï.