Un recueil de poésie !
Par Paul Laurendeau !!La première réaction
est de surprise lorsque l’on est resté saisi par l’Assimilande, Femmes
fantastiques ou Le Thaumaturge et le Comédien.Tant pis, je plonge.
Et je m’enfonce dans la lecture…Première partie de
l’ouvrage : « poésie d’outre-ville »Au bout de quelques
pages à peine un doute s’installe, fort. Est-il sérieux ?
Joue-t-il avec son
lecteur lui qui joue si bien de la langue ?L’impression de déjà
vu, déjà lu s’installe et ne me quitte plus. Pourtant elle se tempère très
vite cette impression. Oh ! oui. Elle se tempère par l’alternance des
styles, l’exagération de l’emphase, les images convenues… Il y a
l’humour de la parodie là-dessous. Forcément. Ne passe-t-on pas de
l’amour courtois façon troubadour à l’alexandrin florissant extatique ?Et puis surgit
l’aveu en quatre vers au cœur même d’un texte « Et (dernière
périphrasede ce poème mordorébabiole de préciositéplaquée d’emphase:) »Tout est dit ! Paul est bien resté
le fou d’amour de cette langue, de ses beautés comme de ses faiblesses, de
sa simplicité comme de sa grandiloquence. Merci !Mais tout n’est pas
lu. Tout juste cinquante pièces et il en reste cent. Du genre sonnet.
Parcours imposé.Cent sonnets d’outre-ville
« Les sonnets
repentignois »Cent sonnets sur la
vie de l’enfance à l’adolescence. De l’étourdi au réfléchi …des
envols de récrés aux concentrations en salles de cours… Nostalgie quand tu
nous tiens !La forme stricte est
ici revendiquée et répliquée pour une balade – ballade ? – pleine
de spleen.Et l’émotion étreint
rapidement le lecteur que je suis. Paul se dévoile, révèle, explique, suggère
tout au long de ces textes courts : les copains, les filles, les maîtres,
les joies, les peines, les désirs et… Repentigny. Repentigny qui est le cœur
du tout, le moyeu de la roue du temps de cette jeunesse.Là sa connaissance de
la langue associée à son talent excellent pour un dit précis dans une
grande économie de mots. On frôle parfois l’envie de haïku. Tout dans
chaque pièce est rapporté sur un petit monde au quotidien avant une
ouverture sur l’Ailleurs. Au final, il semble que l’on en sache plus sur
l’auteur et son parcours, sur ce qui l’a conduit en littérature jusqu’à
Paris, avant de rentrer enseigner au pays. Et de se mettre à écrire…pour
de bon !C’est ça la touche
Laurendeau !