Recommencer notre acquiescement à la vie !
Toute
guerre engendre haine et vengeance.
Il
se pourrait fort bien que la Poésie soit une arme absolue,
sinon
définitive, de création massive pour participer
à
la reconstruction de la paix en Palestine et sur cette planète.
André
Chenet
De ces pays
frappés où rien ne peut avoir Joie. Cette guerre contre laquelle
s’insurgeraient les armes et non pas les larmes du cœur. Puis tous ces
enfants pour lesquels leur propre pays ne peut écrire aucun poème, et nous qui
nous disons si près, à soutenir la Grande Détresse contre la Grande Infamie :
phrases inutiles qui peuvent proliférer de tous côtés, phrases pour rien,
quand je ne peux ignorer le drame qui se joue, l’omniprésence de la haine à
une échelle qui nous dépasse, et cette question que tant de poètes peuvent se
poser : Quel est le grand moyen de la poésie ?
Dans le théâtre de la parole, une espèce
de vérité me retient : « Le retour au sol » de Rimbaud. Et
pour cela, innombrables sont les clôtures sur lesquelles il nous faut agir…
obstructions, barricades, fausses fenêtres sur le monde, fers, enchaînements,
et cette question qui ne peut promettre aucune réponse : Quel est le grand
moyen de la poésie ?
Ou alors peut-être cette réponse :
que tout être humain a le droit à un horizon. Et ce qui doit faire partie de
notre horizon ce n’est même pas le mot PAIX. L’humain doit se « dégager »
entièrement de tous les jougs, y compris des distorsions de son imaginaire. Il
y a parmi la Réalité une réalité dans laquelle toute clôture doit être sévèrement
critiquée, je parle ici du grand mensonge qui se dresse contre la vie.
Et il n’y a pas pire saloperie que ce
qui se dresse contre la vie des enfants !
Que voir ou
penser d’un poème quand il n’y a que destruction massive ? Est-il un
échec de plus ou un vrai moyen de mobilisation ? Une citation de plus ou
une réelle incitation à répondre à l’appel de l’horizon ?
Je sais que de la pratique poétique
exercée chez quelques uns, pas tous, mais chez quelques uns seulement, il ne
s’agit en aucune manière de poésie-divertissement, de poésie-spectacle… !
Recommencer le poème comme on
recommence une vie et ses multiples chemins du passé, du présent et de ce qui
est encore à venir. Recommencer le poème comme on décide de ne pas renoncer
à recommencer une terre… Est-ce là une des réponses à la question Quel est
le grand moyen de la poésie ? Mais encore faut-il Recommencer l’horizon
ni dans l’or ni dans le remord, mais seulement à partir de l’horizon lui-même,
qui ne souffre d’aucun affront et d’aucune oppression.
Pour tous
ces enfants meurtris, voici le mot de la fin : Recommencer notre
acquiescement à la vie !