Un
petit tour en Italie
04/09/00
Départ six heures sous belle nuit claire. Température dix degrés. Nous voyons
le soleil se lever sur le Loiret où la température n’est que de six degrés.
De
très beaux paysages du Morvan sous la brume. Une brume dense mais peu épaisse
au dessus du sol et qui laisse libre la cime des arbres et les toits des
maisons. Les collines, en chaînes successives flottent aussi au dessus de ce
brouillard. Tout cela sous un pâle soleil rose oranger.
A
huit heures et quart nous avons fait deux cent quatre vingt kilomètres. Un café
à la station service de Beaune et çà repart.
Dans
le Mâconnais, les maisons virent au rose et les premiers toits à quatre pentes
apparaissent. Solutré domine la longue plaine. Les chaînes de collines barrent
l’ouest. Nous atteignons Villefranche-sur-saône à neuf heures trente. Le
compteur marque quatre cent vingt kilomètres. Direction la A46, Grenoble.
La
signalisation routière nous attire vers Turin via le Tunnel du Fréjus…Après
discussion, choix est fait d’éviter les cols et leurs lacets…A La Tour du
Pin, direction Chambéry, St Jean de Maurienne, Modane. Il est dix heures
quinze, cinq cent kilomètres ont été couverts, Turin est indiqué à deux
cent cinquante kilomètres…
Nous
entrons en Savoie à dix heures trente. Les nuages s’accrochent aux sommets,
le plafond est assez bas. Vers onze heures, on loupe la bretelle Turin !
Douze kilomètres de rab !! A Montmélian, une vue superbe sur les plis
stratifiés du massif des Bouges.
Midi
moins le quart, nous entrons dans le Tunnel du Fréjus non sans nous rappeler
les événements dramatiques du Tunnel du Mont Blanc. Les consignes de sécurité
affichées sont très strictes, à l’évidence peu de conducteurs les
respectent…Le trajet, court, nous a coûté deux cent ceux francs mais nous
avons fait l’économie de deux cols…En Italie, quelques beaux villages véritablement
accrochés aux flancs de parois abruptes. Vieilles pierres grises, bois délavés,
toits gris. Une impression d’incrustation dans la montagne, de digestion par
la nature environnante. Il fait vingt sept degrés…
A une heure moins le quart, nous passons à l’aplomb de Turin. Sur le
trajet autoroutier italien, de nombreux péages de quelques francs…
Asti
nous apparaît comme une ville sans cachet. Seul intérêt, l’écrin des
collines couvertes de vignes, coiffées de villages ocres. Notre hôtel est à
Canelli, à trente kilomètres d’Asti. Nous y sommes à trois heures, après
huit cent cinquante et un kilomètres. Original, c’est l’hôtel Asti !
La
chambre est façon suite. Chaque espace a sa télé. Tout semble correct dans ce
premier hébergement choisi au hasard depuis Thiais, comme tous ceux qui vont
suivre d’ailleurs… Toujours important une première impression…
Le
bourg de Canelli est au fond d’une cuvette, de part et d’autre d’une
maigre rivière. Une haute colline dominant l’ensemble supporte le Castello
Gancia,(d’évidence celui de l’américano…) et une belle église, St
Léonardo.
De
là haut, on domine le vignoble alentour…superbe. Beau coup d’œil également
sur les toits de la ville qui se serrent autour de l’autre église du lieu, St
Tomaso.
Nous
devons retourner sur Asti pour acheter une pile pour l’appareil photo…En
chemin, nous montons à Montegrosso, village dominant les vignes, coiffé
d’une église et d’un château féodal de briques rouges.
Autre
petit joyau, Moasca. Ici, comme à Canelli deux églises et, comme à
Montegrosso, un château fort de briques rouges…Au soleil de cette fin d’après
midi, tous les villages se parent de teintes chaudes, palette de tous les ocres,
de tous les beiges, de tous les rouges. Et pas de touristes…
Sur
une indication de la réceptionniste de l’hôtel, nous allons dîner vers huit
heures, dans la vieille ville, à la Trattoria della Sternia, cachée dans une
ruelle pentue qui donne sur la placette de St Tomaso.
Endroit
typique, de bon goût, cette osteria propose une terrasse, couverte de vigne
grimpante, serrée entre de petites maisons anciennes, sombres, repliées sur
elles-mêmes pour se protéger du soleil, aux vieux
balcons de fer devant des fenêtres ouvertes d’où s’échappent des
conversations familiales aux tons élevés… Peu fréquentée ce soir. Nous
sommes deux tables. L’explication du menu par une jeune serveuse restera un
grand moment…Les résultats de notre commande sont en effet surprenant. Nous
avions compris mélange de crudités comme antipasta, c’est du melon au jambon
cru qui nous est apporté. Comme premier plat, pas de surprise avec les
raviolis, riccota épinards pour les filles, barbera pour moi, c’est à dire
une sauce façon bourguignon…En second plat, L. devient détentrice de veau
mariné émincé en sauce acidulée, elle avait, à l’oreille, choisi une côte
de veau ! S. se trouve comme prévu devant des boulettes de veau et moi,
j’ai choisi à la musique du nom (mayale en phonétique !) quelques chose
qui s’avère être du travers de chevreuil
à la sauce barbera, encore. Il faut dire que, carte des vins parcourue,
le barbera est semble-t-il le grand cru de vin rouge du coin ( à moins de cent
cinquante francs la bouteille…). Quoi qu’il en paraisse, tout le monde est
satisfait ! Pour les dolces, pas de surprise… Nous nous en sortons pour
quatre vingt six mille lires soit environ trois cent francs…
Coucher
vers onze heures moins le quart. La journée a finalement duré neuf cent trente
deux kilomètres…
05/09/00
Nuit calme, juste peuplée des plaintes douces d’un oiseau de nuit en chasse.
Vers six heures, petite sonnerie de téléphone dans une chambre voisine.
C’est le début de réveils en cascade.
Vers sept heures, l’oiseau de proie cède la place à un coq aux chants
brefs, puis à des tourterelles dont les roucoulements sont ici omniprésents.
Je sonne le branle-bas à sept heures et demi…Douches, petits déjeuners…
Avant
de prendre la route, nous passons à la Poste pour des timbres et une carte de téléphone
internationale. Nous merdons sévère pour trouver la bonne route de sortie. La
route vers Bubbio offre un paysage magnifique sur une houle de collines griffées
de vignes à l’infini. Il est neuf heures et quart, nous attaquons un
‘’col’’ aux lacets appuyés.
Bubbio, « la commune anti-transgènique », annonce le
panneau d’entrée en ville. Après le col, nous sommes ici dans une nouvelle
cuvette. Sur un sommet, l’église et le château fort à tour carrée.
Direction Acqui Terme. Pas grand chose à dire. Droit sur Ovada. La
plaine s’élargit progressivement. A Strevi, nous passons un kilomètre derrière
un tracteur ; plus loin, des maraîchers s’affèrent dans de grands
champs de primeurs. Un cours d’eau large, peu en eau à cette période mais
riche de hérons : la Bormida. De Strevi à Ovada, nouveau ‘’col’’,
route sinueuse. Toujours des villages piqués çà et là sur les sommets.
L’un d’eux, Trissobio est remarquable avec son fort à tours carrées crénelées.
Depuis l’un des hameaux de ce village, San Stephano, descente dans et vers un
chaos de collines. C’est le passage du Piémont à l’Emilie-Romagne puis en
Ligurie.
Ovada, sur l’Orba, est un gros bourg avec une église à dôme et
double clocher. L’Orba, torrente sur large lit de cailloux avec ses hérons
gris et ses aigrettes blanches. De là, direction l’autoroute et Gênes.
La voie rapide transperce littéralement les collines par plus de
cinquante tunnels reliés entre eux par des viaducs. On reste confondu par le
travail que cela a dû représenter…D’un coup surgit la mer. Bleu foncé sur
ciel clair. Superbe.
L’autoroute enlace ici les collines à grand renfort d’ouvrages
d’art. C’est à ce point, qu’un village au sommet d’une colline est
d’abord passé en surplomb par la gauche puis par en dessous, par la droite,
quelques centaines de mètres plus loin. C’est fantastique.
Sortie de cet invraisemblable ouvrage à Gênes Ouest. Il nous en a coûté
quatre mille cinq cent lires. Nous rejoignons le port et nous le passons grâce
à une rocade ? ce n’est pas sans rappeler Marseille, en plus propre !
De nombreuses maisons très étroites, très hautes, s’accrochent à la pente
vertigineuse qui se jette dans la mer. Au milieu de cela, quelques belles et
grosses maisons bourgeoises. Toujours ces couleurs chaudes, jaunes, ocres,
roses…
Forte circulation italienne, et des autobus, sauvages ! Nous
cherchons la route touristique qui suit la Via Aurelia. Elle se mérite à
travers une succession de quartiers typés, rues étroites, vie grouillante, piétons
fous et cyclistes kamikazes.
Nous sortons de Gênes
par la bonne voie, il est onze heures vingt. La vue sur la Méditerranée est
magnifique. La montagne y plonge droit. Le cyprès domine, les lauriers roses
apportent les taches de couleur. Oliviers et bougainvilliers complètent cette
flore.
Nous nous arrêtons
à X pour faire nos courses pour midi. Ici ce ne sont pas les magasins qui
manquent, mais les stationnements. Jambon, mortadelle, melon, fruits et le tour
est joué. Cent trente kilomètres ont été couverts depuis ce matin.
Arrêt
touristique à Camiglio, dans la presqu’île de Portofino. La ville est tout
en escaliers ardus et ruelles en pente. Les maisons sont étroites et hautes. Le
rez de chaussée sur une rue est le troisième étage sur la façade qui donne
sur l’arrière. Il y a ainsi sept ou huit niveaux de construction sur la
pente. Le front de mer est superbe malgré l’absorption de la plage par les
restaurants et les accès privés à la mer. Tout au bout de l’anse, au plus
près de l’eau, l’église et les habitations qui l’habillent semblent posées
sur la mer. Vision de carte postale. Quelques photos et en route, nous n’avons
droit qu’à une heure de stationnement.
La Via Aurelia, la SS1, est un cauchemar pour conducteur. Nos deux roues
français paraîtraient ici civilisés. Cette route très étroite serpente
continuellement et s’y succèdent montées folles et descentes vertigineuses.
Epuisant mais beaux points de vues sur Santa Margharita, Portofino, Rappalo…
A Chiavara, la pause. Les plages sont privées.
Il reste tout au bout de la baie, coincée à l’embouchure d’une large,
maigre et glauque rivière, une étendue de galets gris, aux magnifiques dessins
blancs, peu attirante bien que servie par un confortable parking gratuit. Contre
mauvaise fortune, bon cœur. Nous y déjeunons et les filles s’y baignent. Il
fait trente et un degrés.
Nous sommes entourés d’un groupe de femmes noiraudes, en vive
discussion et d’hommes posés ici ou là. Ici les seins nus ne se pas de
mise…
Nous repartons vers trois heures moins le
quart avec une seule idée maintenant, atteindre l’autoroute A10 au plus vite !
Sur cet axe qui mène à Rome, toujours la même succession de tunnels et
de ponts. Progressivement, les collines de l’est grandissent, deviennent
montagnes. De loin certaines pentes nous apparaissent enneigées…
En arrivant au niveau de Carrare, nous
entrons en Toscane. Nous constatons que nos champs de neiges sont en fait les
blessures des carrières de marbres blanc qui mangent ces hauts pics arides et
pointus.
A la sortie Pise Nord, un semi-remorque sombre est couché en entrée de
bretelle sur son flanc gauche. Quelques fumées s’échappent, çà vient tout
juste de se produire. Beaucoup de camions et de voitures sont arrêtés, des
gens courent…
A la sortie Pise Centre, nous visons le Dôme
pour trouver un plan de ville afin de situer notre hôtel du jour. Inutile, les
hôtels sont ici bien indiqués. Nous suivons Ariston. Ce faisant, nous nous
approchons de plus en plus de la Tour, nous devons même entrer dans le périmètre
des fortifications, passer sous une porte antique…Surprise, la via Maffi est
une petite rue qu, dans cette enceinte, conduit à la fameuse Tour Penchée. Et
l’hôtel est l’avant dernière maison à droite dans la rue. La tour est à
moins de cent mètres, sans obstacle, en vue direct. Incroyable. Au compteur,
mille deux cent vingt kilomètres depuis Thiais. Outre sa situation, l’auberge
est convenable. Les deux lits sont dans la même pièce, mais, si on pousse le
volet de la salle de bain, pas très moderne et riche de traces d’usure, on
prend un grand coup de Torre Pendente dans les yeux. Alors…
Pause
douche avant d’aller se balader à proximité !!!
Visite donc de la Place des Miracles, la Tour, la Cathédrale et son dôme,
le Baptistère, tout cela posé sur une belle pelouse couverte de …touristes.
La Tour, en travaux de redressement, est ceinte de ferrures et tirées par des câbles.
Des vis sans fin disparaissent dans ses fondations. Ensuite, nous déambulons
dans des rues piétonnes jusqu’à l’Arno
Au retour, un brin de repos à la terrasse de l’hôtel. La foule des
touristes s’est dissipée, le soleil baisse, la Tour et ses
‘’bondages’’ peuvent respirer pour la nuit. Je profite de l’instant
pour dessiner ce monument sans ses liens.
A la réception de l’Ariston, on nous recommande pour le dîner la
Trattoria Bruno qui est juste hors l’enceinte. Là, choux blanc, elle est fermée
aujourd’hui exceptionnellement. Nous reprenons les rues piétonnes de la fin
d’après midi et y choisissons à la mine et au hasard la Spagheterria Il
Borgo, clean et claire. Le patron est un grand et gros…noir !
Un menu touristique à vingt mille lires est proposé. Pas besoin
d’explication comme hier, ici tout est écrit . Spaghetti tomate, veau en
rôti ou en escalope, salade de fruits…Ah, plus de salade de fruits, ce sera
fruits tout court
Retour à l’Ariston par les ruelles animées, fréquentées, à vive
allure, par des essaims de vélos sans éclairage !!
La literie grince… Nuit moyenne, bruyante et …moustiquée !!!
06/09/00
C’est le beau grand bleu sur la Tour. Petit déjeuner sur la terrasse devant
ces chefs-d’œuvre d’architectures. Dans la rue au stationnement réservé
et rare, la chasse aux places est ouverte. Le personnel de l’administration
académique de Pise qui occupe le bâtiment en face de l’hôtel surveille tous
les départs de l’Ariston…
Au programme, journée toscane : Pise,
Sienne, Florence. Nous privilégierons les petites routes. D’abord, c’est
une habitude, nous errons une demi heures pour trouver la bonne sortie de la
ville, celle de la SS67.
Le trafic vélo est intense et totalement imprévisible ! Nous débouchons
dans une très large plaine agricole. Au loin, les collines …Cascina,
Pontedera, Ponsacco, des villes qui s’étirent en deux rangées de maisons de
part et d’autre de la route.
Ponsacco, Volterra. La route entre dans les collines, de longues
ondulations douces. Certaines sont fraîchement labourées sur toute leur
surface. Plus on avance, plus la végétation devient sauvage avec de bien
maigres bois. La route s’escarpe et traverse des oliveraies…Après un
foisonnement d’acacias, Volterra domine tout le paysage. Il fait vingt et un
degrés et le vent est assez fort. La ville est interdite à la circulation.
Elle s’est dotée d’un parking sous terrain qui loge dans la colline, sur
sept ou huit niveaux ! Nous passons une heure à regarder cette très
vieille cité d’origine étrusque, la dernière à tomber aux mains des
romains…Bâtie donc sur un piton, la ville est parcourue de ruelles prises
entre les hauts murs des palais et des maisons des XV ème et XVI ème siècles.
C’est superbe. Une mention toute particulière pour la place centrale avec dôme
et campanile, mais aussi pour la monumentale vieille porte étrusque enchâssée
dans les murailles fortification et
qui transperce le mur d’enceinte. En redescendant, nous constatons que l’accès
au parking est difficile et que les touristes font la queue sur plusieurs
centaines de mètres. Il est près de midi. A mi-pente, un magasin Coop, avec
parking, richesse rare par ici. Des courses pour le déjeuner : thon et
tomates.
Volterra,
Colle di Valle d’Elsa…Nous sinuons dans les collines labourées. C’est un
gigantesque patchwork de couleurs, du blanc crayeux, aux beiges, aux marrons,
jusqu’aux noirs. Ici ou là, des taches vert tendre de pousses nouvelles dans
certaines pièces de terre. C’est saisissant de beauté brute.
Un peu avant Castel S. Gimignano, vers le lieu dit Casole d’Elsa, le
paysage redevient vert, ou presque. Des vignes à Chianti, des
oliviers…Quelques parcelles de végétaux desséchés, noircis, nous indique
clairement ce qu’est la richesse de la Toscane, ce qui en début d’été
doit la parer de jaune éclatant, ce qui explique ces si nombreux champs labourés :
le tournesol. Nous vérifierons ceci dans les cartes postales !
Ici toutefois, les rares parcelles retournées font apparaître une terre
plus sombre, plus ocre. Au Colle di Valle d’Elsa, certaines parcelles virent
au bordeaux et au violet. Ce Colle est également une ville fortifiée dominant
les vignes. Elle s’écoule tout au long de la pente est jusqu’à une
cuvette. Cette descente s’est accompagnée du modernisation progressive des
habitation, c’est comme une histoire de l’architecture. En bas, dans la
cuvette, les industries et les commerce de grandes surfaces. Il est treize
heures, il fait vingt sept degrés.
Colle
d’Elsa, Sienne… Dans la vallée, la terre est très rouge. Nous ne pouvons
éviter la voie express…Sur la droite, au sommet d’un tumulus, surgit
Monterigionni, une ville fortifiée au fort mur d’enceinte couronné d’une
dizaine de tours carrées. Avant d’arriver à Sienne, c’est la végétation
sauvage qui a repris le dessus. Nous faisons notre arrêt casse-croûte à
Badesse, à six kilomètres de Sienne. Depuis Thiais, nous avons déroulé mille
trois cent quarante trois kilomètres.
Arrivés
à Sienne, nous filons directement au parking du Duomo. La route qui mène en
ville est une suite ininterrompue de voitures en stationnement strictement
interdit ! Il est treize heures quarante cinq. Visite rapide de la ville.
Cité décevante par le bruit, les voitures, les scooters, la foule, la crasse
des murs qui noircit les briques rouges. Cité prise d’assaut par des
bataillons de touristes en rangs serrés !!! Et le Campo, l’attraction du
lieu, est en pleins préparatifs du Palio, cette course de chevaux où chaque
cavalier porte les couleurs de son quartier, une tradition de la Renaissance…Palio
souvent le théâtre d’accidents tragiques. Les murs des maisons de la place
sont mangés par des gradins de bois installés là pour l’occasion. Le sol de
la place porte un anneau de terre tassée bordé de deux rangs de barrière. Le
cœur de la place serra rempli de monde. On se demande bien ce que pourront voir
ceux qui seront au centre de cet amas de foule…’’La place la plus belle du
monde’’ ne nous a pas enchantés. Volterra valait beaucoup mieux…
En
route pour Florence par la voie express. Soixante trois kilomètres dans des
collines plus ramassées à leurs bases et plus hautes qu’entre Pise et
Sienne. La végétation est à parts quasi égales entre le sauvage dru et le géométrique
sérieux des vignes…Nous abordons la ville à seize heures. Nous ne savons pas
du tout où se trouve l’hôtel, hors le fait qu’il n’est pas an centre !
Nous visons toutefois le centre pour trouver un plan…Nous trouvons en fait une
employée des Postes dans sa camionnette jaune (aussi là bas ) qui nous dit que
c’est à l’opposé de la ville par rapport à notre direction d’arrivée,
vers la Fortezza Basso, près de la via Cadona ( qui doit être un gros axe de
Florence !). Pas moyen de lui soutirer son plan…. Nous fendons donc la
ville au petit bonheur. Au bord d’une grande et belle place dont le nom nous
restera inconnu, nous redemandons notre chemin à un petit garagiste. Il ne
connaît que notre rue !!! Mais c’est difficile de nous expliquer !!!
Finalement, nous comprenons « Tout droit, passer sous le pont du chemin de
fer, tourner au deuxième feu à gauche et …redemander ! ». Nous
suivons les consignes et arrivons sur une grosse place avec un gros fort. Nous hésitons
et redemandons à un dépanneur à l’arrêt avec son véhicule. « Nous
sommes Fortezza Basso, mais devons faire le tour complet pour prendre la rue que
nous venons de dépasser,( la bonne naturellement.). Notre hôtel sera dans la
troisième rue à droite, ou à gauche… » Civilités d’usage et en
route…
A
seize heures trente nous sommes devant un hôtel particulier à un étage, clos,
replié sur sa cour intérieur, à la grande grille de fer forgé. C’est la
Rezidencia Johanna, six chambres. Nous sonnons, la porte s’ouvre, le jardinet
est un havre de calme…La réceptionniste est française, tout va très vite.
La chambre est grande, à haut plafond, la salle de bain spacieuse. Nous sommes
chez nous pour deux jours !!!
Une
douche , un thé et nous repartons, à pied, vers le Centro. Il est six
heures, les abords de la Fortezza sont transformés en embouteillage. Place de
l’Indépendance, rue Nationale puis un dédale de ‘’borgo’’ nous mène
à la place du Marché et à S.Lorenzzo et enfin, au Duomo. Mais, ici, les
marchands se sont chassés du Temple et ont installé leurs échoppes dans tout
le quartier du centre. Cuirs, chaussures, souvenirs… Il nous a fallu vingt
minutes au travers de la ville pour atteindre notre but.
La
Cathédrale aux quatre marbres, blanc, rose, vert et noir , est toujours aussi
majestueuse. Une comparaison avec Pise montre l’emprise de la ville sur le
Duomo de Florence…Cependant le Dôme, le Campanile et le Baptistère
projettent encore toute la splendeur du passé de la Cité des Médicis. Le
Baptistère, comme partout à cette époque est dissocié de l’église elle même.
Il n’était alors imaginable qu’un non baptisé entre dans le lieu saint.
Sortant du Baptistère, ayant reçu le sacrement, il y était directement
conduit. Autre temps, autres mœurs…
Nous
glissons vers la Place de la Siggnoria et le Palazzo Vecchio. Forte impression
au débouché sur cette place carrée. Le faux David est là, le Persée et sa tête
de Gorgone a repris sa place après une petite toilette…Nous traversons la
Cour des Offices et ce sont les Quais de l’Arno, le Ponte Vecchio au couchant.
Superbe ! Nous traversons et retraversons la rivière à la recherche
d’un lieu pour dîner.
C’est
au fond d’une ruelle, que nous trouvons le Buca Poldo. Un menu à vingt six
mille lires. Correct. Un petit moins, la proximité du fleuve qui amène des
relents…
Retour,
toujours à pied, par le même chemin.. A cette heure du jour, toutes les échoppes
sont pliées et balayeuses et nettoyeuses en tous genres se sont emparés des
lieux. Des essaims de triporteurs-éboueurs sont en action. La ville sent
l’eau sur la poussière. Elle se nettoie. Elle sera propre…cette nuit
lorsque tout dort et demain…
Nous
sommes chez Johanna à dix heures. Vite au lit, certains petits pieds hurlent
leur désespoir !
La
lune est dans l’eau. Pourvu que demain…
07/09/00
Le ciel est maussade. Il a plu dans la nuit, le trottoir de la rue Cinque
Giornate, devant l’hôtel, est mouillé.
Nous demandons à l’accueil quelle démarche suivre pour les autobus,
achat de tickets à l’avance, et les Offices, il est possible de réserver par
téléphone la réceptionniste essaie en vain les lignes sont encombrées.
Nous faisons le même chemin à pied qu’hier. Dès le Marché Central,
les échoppes sont présentes, mais encore peu nombreuses, il est neuf heures
trente. Peu de gens dans les rues.
Aux Offices, la queue fait déjà plus de cent mètres ! Nous allons
réserver pour demain matin et partons pour le Palais Pitti, de l’autre côté
de l’Arno. Là sont les jardins de Boboli, à flanc de colline, tout en pente.
De beaux panoramas sur la ville. Une particularité, les chats. Il y en a
partout, de belle allure, d’évidence bien nourris. Autre particularité,
moins sympathique, la mauvaise signalisation dans ce parc étendu qui devient
vite labyrinthique ! Un petit bonjour au Bacchus ventripotent toujours
assis sur sa tortue, le sexe très présent…
En ressortant, il est l’heure de déjeuner.
Nous entrons dans un self-salade. Chacun y trouve son compte.
Après cette pause ô combien méritée, nous refaisons les échoppes en
direction de l’Academia, le ‘’temple’’ consacré au David de
Michel-Ange .
Au
musée, brève queue et nous (re)découvrons le chef-d’œuvre…c’est devant
cette extraordinaire sculpture que le zoom de l’appareil photo choisit de
tomber en panne. Cà gâche un peu la fête.
Le couvent S.Marco et les fresques de Fra Angelico sont à deux pas. Nous
les franchissons pour trouver porte close. Ce couvent-musée n’est ouvert que
le matin. Il faut laisser aux moines le calme pour leurs dévotions…
Hésitations. Réflexion. En route pour la
chapelle Médicis. La ‘’nouvelle’’ sacristie est une œuvre
architecturale et sculpturale de Michel-Ange. La Nuit me fait la même
impression qu’il y a trente deux ans :un corps d’homme paré de seins.
En
revanche, le Crépuscule est superbe malgré son chef inachevé, non poli mais
très expressif qui rappelle…Victor Hugo !!! L’Aurore est un beau corps
de femme dans une pause très sensuelle… L’ambiance austère des lieux,
quasi protestante, la décoration des marbres sombres bordeaux et vert
bouteille…Il est près de trois heures, E.T. maison !
Avant d’arriver à l’hôtel, nous faisons une halte dans le parc de
la Fortezza de Basso pour rédiger quelques cartes postales. Nos mollets en
prennent à leur aise et nos yeux se lavent à la vision des jets d’eau. Au
bout d’un moment il ne reste plus en tête que les images fortes du jour, débarrassées
de l’encombrant. Çà fait encore beaucoup de chose…
Après deux petites heures de repos, nous
partons dîner. Nous avons à l’avance jeté notre dévolu sur la première
pizzeria de notre trajet pédestre au départ de l’hôtel, via Strozzi, en
bordure de la Fortezza. Son nom, O’live. Nous nous installons en terrasse. Les
pizzas ici sont ovales, délicieuses. Nous profitons d’un beau coucher de
soleil sur des nuages légers blancs et violets. Ai fil du temps, ils virent au
noir en direction du nord, deviennent très nombreux. Des éclairs bleus
illuminent soudain cette étreinte sombre, oppressante. Sans nous démonter,
nous commandons une seconde tournée de pizzas. Lorsque nous sommes juste
servis, les choses se gâtent sérieusement. Le vent monte, une mini tornade,
les parasols tremblent. D’un coup, des trombes d’eau s’abattent sur la
ville…nous prenons plats et assiettes et entrons dans le restaurant où nous
faisons le spectacle. Nous nous réinstallons. Des haut-parleurs distillent un
vieux tube de Ray Charles, la télé donne à voir, sans le son, un Tom et
Jerry… C’est le moment choisi par les éléments pour envoyer sur la
Fortezza un son et lumières bref mais fracassant. La télé hésite, balbutie
ses images. Imperturbable Ray Charles attaque ‘’I believe to my soul
‘’... Fort, non ? Et la pluie cesse aussi brutalement qu’elle avait
commencé.
Nous finissons de dîner, payons et sortons. Tout est trempé, feuilles
et branchettes jonchent le sol. L’air est frais d’un parfum d’humide et de
propre ; les flaques d’eau en bord de trottoirs sont énormes, les égouts
n’absorbent que difficilement…Peu de voitures, quasiment pas de piétons, en
cinq minutes nous sommes de retour à la Résidenzia.
Soirée
inattendue, soirée mémorable, bonne soirée.
Nous sommes sans réveil et le téléphone de l’hôtel ne propose pas
de réveil matin. La nuit, il n’y a pas de réception, les locataires ont tous
les clés… et les Offices qui n’attendent pas….
08/09/00
Réveil spontané à sept heures, l’ambiance de la rue aidant ! Un camion
vidangeur traite des fosses de maisons de la rue.
Beau temps sous grand vent du nord. A huit heures nous sommes prêts.
Outre l’heure pour le musée, nous devons quitter l’hôtel ce matin. La réceptionniste
n’est pas là. A huit heures et demi, toujours personne. Nous décidons de
partir en laissant la voiture chargée dans la cour. C’est le moment qu’elle
choisit d’arriver… Nous convenons de tout régler à midi. Je lui laisse les
clés de la voiture au cas où.
Dès le départ, Stef a des problèmes avec ses nouvelles chaussures.
Nous partons en direction du magasin pour râler. Nous y sommes à neuf heures,
il est fermé. On reviendra. Quelques boutiques plus loin sur le chemin du Duomo,
un cordonnier est déjà au travail. Il nous sauve la mise avec quelques gouttes
de colle…Sur le devant de son comptoir, deux grandes reproductions du même
dessin d’Egon Schiele, sa femme rousse en tenue verte. Celle que nous avons
dans le couloir à la maison !
A neuf heures vingt cinq, nous entrons aux Offices. Planning tenu. Tout
d’abord, nous allons au Cabinet des dessins. Nous y prenons tous plaisir.
Ensuite, la Galerie, où nous faisons salle après salle. Bonne impression aux
primitifs italiens, l’or domine dans des représentations symboliques
religieuses. De nouveau la chair de poule devant les Botticelli. Le Printemps me
retient un long moment. Il est possible de bien voir et de prendre son temps
sans être dérangé car la foule qui n’existe pas ici malgré la queue à
l’entrée. En effet, toutes les entrées sont comptées, les sorties aussi et
le public à l’intérieur est limité à six cent soixante personnes !
L’immensité du lieu fait le reste. Une salle, surprenante ici, sur les
allemands Dürer et Holbein. La petitesse de leurs formats de toiles tranche
avec le gigantisme italien ambiant.
Dans la galerie, des marbres antiques, les grands de Rome. Une petite
halte devant le buste de Marc-Aurèle, l’empereur philosophe. A noter certains
statues qui intègrent trois ou quatre marbres de couleurs différentes dont au
moins deux pour le costume. Ailleurs, une femme en blouse blanche perchée sur
un escabeau devant une statue féminine de marbre blanc passe délicatement un
coton imbibé sur certaines parties de l’œuvre…
Vers onze heures moins le quart, nous avons
achevé notre visite. Achevé est un bien grand mot lorsque l’on sait l’étendu
des lieux…Retour vers la Résidenzia non sans nous arrêter acheter de bons
sandwiches » à la croûte de pain de campagne, hummm… ». Nous les
mangeons dans le parc de la Fortezza. Nous sommes à l’hôtel à midi, payons
notre séjour, ici pas de facture ni de carte bleu, du liquide…, discutons brièvement
avec la réceptionniste et , hop, en route pour Ferrare via Bologne par
l’autoroute. Il est midi et demi ; Il y a mille quatre cent trente deux
kilomètres au compteur.
La remontée vers le nord s’accompagne rapidement d’une modification
radicale du paysage. Les toits carrés du sud font place à des toitures de
chalets. Nous sommes en Emilie-Romagne. L’autoroute est très chargé en
camions. Cet axe Rome Milan fait recette, d’où des ralentissements très fréquents
dans lesquels les ‘’warnings’’ sont à la fête. Soudain, c’est
l’irruption dans la vaste plaine du Pô…
Nous sommes à Ferrare avant quinze heures.
Le compteur marque alors mille cinq cent quatre vingt dix kilomètres.
La signalisation est ici remarquable. Nous trouvons l’hôtel en moins
d’un quart d’heure. C’est moderne, sans âme mais propre. Trois petits
lits sont alignés ‘’au carré’’ dans la ‘’chambrée’’. Cet établissement
fait restaurant, bar, pâtisserie, glacier !!! Pause douche avant d’aller
en ville.
« Quand on arrive en ville … » on découvre une cité
d’origine médiévale que la croissance et la modernité ont su préserver. Au
cœur, un énorme château fort carré à tours angulaires, tous murs crénelés,
ceint d’un large fossé, avec quatre accès par ponts-levis protégés par des
fortifications avancées. C’est le fief de la famille d’Este, tout de
briques rouges. A proximité, des cours carrées renaissance, certaines avec
arcades. La brique y côtoie l’ocre et le jaune de certains murs.
A une croisée de
rues proches, la cathédrale, avec façade de marbre à la verticalité très
incertaine, et le campanile. Le côté droit de la cathédrale est habillé de
dizaines de minuscule boutiques qui possèdent toutes un premier étage très
bas de plafond. Elles semblent être là depuis des siècles. Sur la même
place, une tour horloge probable ancienne porte de la ville.
Ville rouge donc où même les constructions de style mussolinien préservent
cette apparence, effort qui se retrouve dans les bâtiments neufs de la périphérie.
Qu’en dire d’autre ? Les larges avenues, un Centro où les vélos sont
rois et remplacent réellement les voitures…d’ailleurs, sur la plaque de
signalisation d’entrée en ville, il est écrit en signature ’’Ferrare, la
ville de la bicyclette’’ ; également, un parking gratuit, en centre
ville, spécialement réservé « aux voitures portant des immatriculations
étrangères’’, autre belle initiative.
Ce soir, dîner en ville, en terrasse devant le château, dans un des
nombreux salons de thé-pâtisseries-cocktails (gros succès en fin d’après-midi…)
qui ont envahi le centre ville en lieu et place des restaurants. Nous avons
choisi le seul qui propose également des pâtes.
Au final, nous avons bien mangé pour le prix le plus bas depuis le début
de notre périple, et pourtant nous avons arrosé le sac de Liliane ( !) ,
Asti pour elle, Heineken pour Stef, blanc sec pour moi…Les spécialités de pâtes ?
Pennes all’arabiata (superbe),tortellinis all’carbonara, tagliatelle
all’fungi, puis salade de thon ou melanzana alla parmiggiana…et tout çà
dans un calme intégral, sans voiture, sans autres clients que nous.
Retour à l’hôtel, réveil demandé à sept heure et quart pour une
journée romantico-vénitienne et bain de mer si affinité !!!
09/09/00
Grand beau.
Nuit perturbée par les trains d’une voie ferrée proche et la sortie
de la boîte de nuit qui est face à l’hôtel. Petit déjeuner avec une mamy
serveuse sympa : j’ai droit à une grande claque sur l’épaule dans un
éclat de rire pour m’être trompé dans la commande de mon café…
Direction
Padoue par l’autoroute, il est neuf heures moins le quart. Nous roulons dans
la plaine du Pô. A l’ouest, de belles ondulations. Une quinzaines de collines
de hauteurs croissantes puis décroissantes. Nous sommes très vite en Vénétie.
Aux abords de Padoue, les ondulations ont disparu. La plaine paraît sans fin.
Vers dix heures nous sommes prés de Venise. Pour laisser la voiture, nous
choisissons l’option Fusina, ville au sud de Murano. Un vaporetto toutes les
heures pour le centre ville. Départ dix heures quarante. Quinze mille lires
pour le parking et quinze mille lires par personne le bateau aller et retour.
L’embarcation est très basse sur l’eau. Nous suivons un trajet balisé des
groupes de trois poteaux en très forts troncs d’arbres et débarquons à onze
heures Rio Terra Antonio Toscanini, derrière le pont de l’Académie. Notre
promenade vénitienne commence.
Nous
traversons le Grand Canal par le Ponte dell’Academia et rejoignons San Marco
par un labyrinthe de venelles, couloirs, ponts et cours de maisons. La Place est
noire de pigeons… et de touristes (sans jeu de mots). Après un tour de place,
nous montons au Campanile et découvrons le plus formidable point de vue qui
soit sur la cité des Doges…
En ressortant, nous faisons un petit tour
derrière le palais ducal pour voir le Pont des Soupirs. Un couple de jeunes
mariés- vrais ou faux ? – s’y fait prendre en photos par les touristes
qui le souhaitent. Nous partons ensuite, toujours à pied, pour le Rialto,
second pont célèbre sur le Grand Canal. Cette partie de notre déambulation
est dans un dédale encore plus étroit
que la première. Au Ponte Rialto, nous restons dans le quartier S.Marco en
redescendant les quais, puis en passants par des ruelles, les callis, des
placettes, les campi, et de petits ponts sur les rios, ces petits canaux qui
sillonnent la ville en tous sens.. Sur le campi où est construit le seul
immeuble moderne de Venise, nous trouvons à acheter un vase de Murano pour les
parents de Sandra qui gardent Mog pendant ces vacances italiennes. A l’extérieur,
une violoniste en tailleur pantalon très chic habille le lieu de musiques
mixtes, son instrument apportant aux variétés une touche classique. C’est
aux notes de Yesterday que nous nous éloignons…
Nous reprenons le vaporetto pour Fusina à
quatorze heures trente. Prochaine destination, la plage au lido di Sottomarina où
voici trente quatre ans nous avons passé des vacances…
La
plage il faut l’atteindre et ce n’est pas sans risque sur cette large route
de côte sur laquelle les italiens manifestent tous les travers de conducteurs
qui sont devenu des archétypes. Demain, c’est le Grand Prix d’Italie de F1
à Monza, peut être que çà les allument quelque part. Je me fraie un chemin
à contre courant à coups d’appels de phares et de klaxon !!!
Enfin, nous y
sommes ou presque, il suffit de trouver un accès libre au bord de mer dans ce
mur continu que constituent les plages privées. La baie est très longue, en
courbe douce. Le sable grouille de gens qui marchent dans les deux sens le long
de l’eau. Nous trouvons à nous installer. Nous restons là deux heures, les
filles se baignent… Puis il faut rompre le charme pour rejoindre Padoue et
notre hôtel du soir.
Depuis Chioggia,
la route passe sur un vaste marais peu profond. On peut y voir de nombreux
oiseaux c’eau, surtout des échassiers, c’est magnifique en contre-jour.
Dans ce sens de circulation, il n’y a pas de problème. Les fous du volants se
sont comme volatilisés pour laisser place à des gens normaux. Nous nous
plantons une bonne heure dans Padoue avant de trouver l’hôtel Garibaldi. Nous
avons échoué dans le centre piétonnier interdit à la circulation !!!
Nous avançons très lentement, en faisant des politesses aux passants dont la
seule réaction négative est de regarder notre plaque d’immatriculation et de
hausser les épaules en s’éloignant d’un air résigné… Après deux
guidages téléphoniques avec la réception du lieu, nous y parvenons enfin à
dix neuf heures trente. Le compteur marque juste mille huit cent kilomètres.
L’intérieur de l’hôtel est superbe,
pompier mais superbe. Neuf, propre, décoré de deux marbres sable et orange,
des bustes –en plâtre- d’empereurs romains le long des couloirs… Et la
chambre ? un vrai petit deux pièces !
Nous
nous faisons indiquer un restaurant à proximité. La jeune réceptionniste qui
a assuré notre radioguidage nous conseille le Boccadoro qui se trouve à un
kilomètre environ. C’est une ‘’trattoria’’ de haut vol. A peine
sommes nous assis qu’un verre d’Asti nous est offert… Très bon service,
excellente cuisine, il nous en coûte, sans retenu, cent soixante quatre mille
lires. Au menu , proscuitto, gnocchi, buggli –gros spaghetti,
remarquable- puis faraone (pintade) et daurade au feu de bois. Pour terminer,
fruits rouges frais, fraises, framboises et mûres. « Pour une bonne étape,
c’est une bonne étape » pour parodier une certaine publicité d’un de
nos services publics. Nous mettons d’office une ‘’grasse matinée’’ au
programme de demain.
10/09/00
Grand bleu.
Prévue grasse,
grasse elle fut, du moins jusque vers huit heures. Départ tranquille vers dix
heures moins le quart par l’autoroute A4. Vérone est à moins de cent kilomètres.
Après quelques minutes de route, l’horizon se barre de collines basses embrumées.
Chemin faisant, derrière ces collines, surgissant de la brume, des montagnes
aux parois rocheuses. Vicenze est posée au pied de ce décor. Allant vers Vérone,
nous laissons ces massifs au nord. Au sud, la plaine dans laquelle l’autoroute
est inscrite.
Vers
dix heures trente, nous sommes en vue de la cité shakespearienne. L’ensemble
du paysage a ici allure de Toscane. Nous arpentons la ville pendant près de
trois heures. Cette ville romantique est tout simplement belle. La brique rouge
est là aussi la base de l’architecture médiévale de la plupart des bâtiments.
Les arènes romaines sont fermées pour festival, dommage. La maison
‘’dite’’ de Juliette, comme l’exprime si bien la plaque explicative :
« ici le poète a situé… », est sûrement le monument le plus
visité de la ville, beaucoup plus que la maison ‘’dite’’ de Roméo, le
plus visité et le plus sali par les visiteurs du monde entier. Sa grille et son
long porche haut de plusieurs mètres sont intégralement couverts de graffiti
de toutes les couleurs, en toutes les langues, à ce demander si ce n’est pas
sur plusieurs épaisseurs…Tristement impressionnant. Autre dégradation, la
statue de Juliette dans la cour, un bronze patiné dont le sein droit, assez dégagé,
est tout luisant, doré, la patine usée par les nombreuses mains qui viennent
l’empaumée pour une photo souvenir. Pour aller sur le balcon, il y a la queue
et le temps pour y stationner est limité. Son accès est bien entendu payant.
Triste bêtise, pauvre mercantilisme.
En revanche, très
bonne impression du Castel Vecchio et du Ponte Scaligero.
Vers
treize heures trente, nous filons sur l’autoroute de Bergame. Rapidement, nous
sommes en Lombardie. Le paysage toujours plat se charge de cèdres, pins et cyprès.
Montagnes et collines sont perdues dans la brume de chaleur, il fait vingt six
degrés.
Après le passage
de la Chiase, à la sortie de Sirmione, la route commence doucement
l’ascension des collines. A l’aplomb de Brescia, les montagnes surgissent de
la brume. Elles sont là, proches. Des carrières y laissent de larges blessures
blanches et ocres.
A Rovano, les
collines du nord sont présentes au loin alors que les collines au sud sont au
bord de la route dont la pente croit. Une buse plane au-dessus de nous…
A Ponte Oglio, les collines du sud se sont
effacées. Nous sortons pour Bergame, il est quatorze heures trente. Nous galérons
un bon moment avant de demander un guidage téléphonique à l’hôtel. Celui
ci se trouve dans la ville haute, aujourd’hui fermée à la circulation pour
cause de procession cet après midi. Le hic ! Nous montrons le fax de réservation
à deux policiers municipaux qui finalement nous laissent passer et nous
explique comment arriver à bon port. Il n’empêche que deux tours de la cité
nous sont nécessaire pour trouver le Il Gourmet, notre étape la plus onéreuse…Il
est quinze heures dix, le compteur indique deux mille vingt kilomètres.
La vue de la
ville haute depuis la ville basse, révélait une architecture très verticale,
accrochée à la pente. L’hôtel en est une juste illustration, qui est disposé
en gradins sur quatre niveaux de terrasses…
Le cœur de la ville haute se résume à
deux places Renaissance, encastrées l’une dans l’autre. La première,
Piazza Vecchia, abrite le Palais de la Ragione, la seconde, accessible en
passant sous le palais, est la place du Duomo. Beaucoup de monde. La ville basse
alimente la foule par un féniculaire.
Un second féniculaire
permet d’atteindre, plus haut, San Vigilio qui domine la ville haute. Notre hôtel
se trouve à mi-pente. Sur la plate forme supérieure, un seul regard embrasse
à la fois ville haute et ville basse. C’est grandiose. Le lieu est prisé
pour une pause thé. Nous y sacrifions. Certains de nos voisins sont attablés
devant de grandes assiettes de fruits rouges…
Chaque
heure qui passe est fêtée par les carillons de toutes les églises de la
ville. Afin de bien en profiter, ils sont tous décalés de une à deux minutes.
Nous terminons
notre balade en escaladant les escaliers du Castello di San Vigilio, qui coiffe
le sommet de la colline. Ici, la vue est à trois cent soixante degrés.
Majestueuse. La hauteur du soleil sur le paysage est atténuée par une fine
brume de chaleur qui nimbe l’horizon. C’est romantique, diaphane ...
Nous
redescendons à l’hôtel à pied. Les ruelles sont à peine assez large pour
une voiture. A l’arrivée, la télévision nous apprend que Schum a gagné à
Monza. Les tifosi sont en délire. Après une heure de repos où nous profitons
de la chambre de cet établissement chic et vieillissant, nous descendons dîner
en terrasse.
Le
chef est un grand chef, le service exceptionnel, assuré par une armée de
personnes, chacune avec son rôle bien précis…
Nous
profitons ici du coucher du soleil avant de rejoindre notre chambre pour la
nuit. Une seule inquiétude, les carillons de l’ église romane, petite,
superbe, qui est juste sous l’hôtel…Tous les quarts d’heures sont sonnés,
qu’est ce que çà va donner cette nuit.
Demain,
les Lacs.
11/09/00
Nuit calme. Au loin un clocher reprend les hostilités à six heures et demi :
six coups d’une cloche, deux coups d’une autre…A sept heures,
‘’notre’’ carillon rentre dans la partie. Il sonne chaque heure deux
fois…A sept heures trente, toutes les églises sont réveillées, c’est
l’embrasement sonore !!!
Le ciel est bleu, la brume, plus légère, est toujours là. Je vais sur
la terrasse et je dessine : notre clocher et l’église du sommet de la
colline d’en face…A huit heures, après avoir donné l’heure
‘’normalement’’, notre carillon se déchaîne à trois cloches pendant
deux ou trois minutes. C’est acidulé, çà tranche avec le paysage sensuel de
la Lombardie alanguie au pied de Bergame la Haute…
Nous
prenons la SS342 vers Lecco et Côme. Il est neuf heures quinze. Nous entrons
tout de suite dans un paysage de montagne où sinue une route limitée à
cinquante kilomètres heures. Etre coincés derrière un convoi exceptionnel ne
nous gêne en rien ! Une heure plus tard, nous sommes à Lecco après
trente cinq kilomètres de route !!! Les montagnes en pics pointus montrent
leurs parois rocheuses verticales. Elles font un écrin sauvage au lac de Côme.
Une petite halte s’impose…
Nous rejoignons Côme via Erba. Nous avons
choisi la route directe plus roulante que la voie pittoresque par Bellagio. A
Erba, nous nous arrêtons dans une pépinière pour trouver un acer palmatum à
ramener. C’est ici une plante très courante, bon marché. Ils n’ont pas la
taille qui me conviendrait. Nouvel arrêt à Côme, au centre commercial
ComoAlta, pour l’achat de notre déjeuner végétarien et…d’un acer d’un
mètre environ. Nous repartons , il est midi..
Après une longue descente, nous arrivons à Côme le Bas, au bord du
lac. Une remontée pour aller vers Chiasso. Nous suivons un camping car
immatriculé dans… l’Oregon. Ici, les pentes très verdoyantes sont littéralement
garnies de villas et de petits immeubles de standing. A San Fermo della
Battaglia, nous nous extrayons de l’écrin pour rejoindre la A9.
Sur cette voie expresse, au niveau de la sortie Côme nord, la douane
italo-suisse ! La Suisse commence à Chiasso ! Je n’avais pas fait
attention à çà en préparant notre itinéraire.. C’est une révélation. La
Suisse fait une incursion en Italie entre le lac de Côme et le lac Majeur, qui
pour moitié se trouve en Helvétie, comme Lugano et Locarno…
Pour entrer en Suisse, il faut acquitter
cinquante quatre mille lires, le prix de la vignette autoroute annuelle…Nous
sommes dans le Ticino.
Nous
découvrons le lac de Lugano et sortons pour trouver un coin pour déjeuner. Il
est une heure moins le quart, le paysage est strictement identique à celui du
lac de Côme. Nous abordons Campione, une commune cossue. Un petit parking au
dessus d’un jardin public avec vue sur le lac nous permet l’arrêt tant
attendu. En premier plan, une remarquable petite église ceinte d’un minuscule
cimetière qui ne déparerait pas en Italie…Merveilleuses images. Les
montagnes alentours ne tombent pas à pic dans le lac. Leurs pentes
s’adoucissent très progressivement pour mourir
dans l’eau…
A treize heures trente, nous reprenons la
route. La végétation a mangé les parois rocheuse du matin. Les panneaux
routiers disent déjà sur le Saint Bernard et le Saint Gothard. Lentement, les
sommets se couvrent de nuages…L’extrémité nord du lac se transforme en une
plaine agricole où les serres pullulent. Vers quatorze heures nous quittons
l’autoroute pour la nationale treize qui mène à Locarno et au lac Majeur.
Après un tunnel long de cinq mille cinq cent mètres, nous revoyons le jour à
Locarno. Un arrêt bain est décidé. Un petit tour pour rien et nous trouvons
le Lido Bagno Populare. Sur la rive l’exploitation en plages privées est
maximale. Tout au bout, le parc de la Paix. Une belle pelouse, de beaux arbres,
le lac en premier plan et les montagnes en fond. Misère, ici la baignade est
interdite. Il faut bien dire que l’aspect de l’eau à lui seul est
repoussant ! Les plages privées ont garni leurs pelouses de piscines…
Après une demi heure de bulle, bouffés par les bestioles qui peuplent
l’herbe, nous reprenons la route.
Au sortir de Locarno, nous abordons le Val di Centovalli. Notre
cartoguide indique ici une route normale…
Normale, et encore pour une route de
montagne. La traversée des premiers villages se fait en circulation alternée,
c’est dire la largeur de la chaussée. Puis nous abordons la rampe. La route
flirte avec la voie ferrée ; une fois au dessus, une fois au dessous. Cent
vallées, c’est magnifique, mais çà fait des milliers de virages et la
plupart sans aucune visibilité. L’avertisseur sonore s’impose donc d’entrée
compte tenu de la conduite de certains automobilistes autochtones. Ce trajet
Suisse est vraiment redoutable. A mi parcours, nous repassons en Italie sans
qu’un arrêt ne nous soit demandé. Remarquable, la route est un peu plus
large en Italie, ce qui est beaucoup pour la tension nerveuse. Aller, plus que
vingt kilomètres dans cette douille d’entonnoir.
A seize heures
trente nous sommes au bout de nos peines, au terme de soixante kilomètres exténuants
dans un paysage prodigieux.
Domodossola
est là. Et le Motel International est à l’entrée de la ville, bien visible,
inratable. C’est un énorme bâtiment neuf de trois étages. La chambre est
belle avec ses trois lits dans la même pièce, comme à Bergame. Toutefois la
literie paraît meilleur ! D’entrée, nous réorganisons les bagages pour
demain, jour du retour au bercail.
La
ville est dans une vallée encaissée, cernée de pics impressionnants. Au nord,
ils sont dans les nuages. Le Simplon est là ! Depuis le début des Cent
Vallées, les maisons sont devenues chalets. Sur les pentes avoisinantes,
couvertes d’arbres, où seuls les sommets montrent de rares pans rocheux,
quelques maisons sont piquées çà et là. La question qui vient immédiatement
« Comment y vont-ils ? ». Il me revient en mémoire les
voitures arrêtées aux creux des virages dans les Cent Vallées et, surréalistes,
les passages piétons en ‘’rase montagne’’ signalés par des panneaux
routiers traditionnels !
Dîner
sympa dans la première pizzeria trouvée sur le chemin du centre ville. Coucher
tôt, mais une heure de télévision italienne, c’est l’élection de miss
Italie deux mille, çà dure depuis deux jours…
12/09/00
D’entrée de petit matin, le Simplon. Temps mitigé. Des nuages assez bas. La
route est belle et peu fréquentée à cette heure : sept heures trente !
La vallée que nous escaladons est très encaissée avec que nous débouchions
sur les alpages. Les parois sont propices aux cascades. Après quarante kilomètres
d’une très bonne route, nous sommes au Simplon, à deux mille cinq mètres
d’altitude. Nous faisons un bref arrêt pour goûter le paysage, la vallée
que nous venons de quitter, le plateau du col et ses quelques constructions, la
chaîne du Cervin. Quelques nuages mangent les hauts des alpages.
C’est à mi montée que nous sommes repassés en Suisse, à Iselle.
Surprise, les éleveurs suisses arrosent les pâturages ! Le soleil est là.
La descente sur Brig est rythmée de travaux d’entretien routier avec
circulation alternée. Nous sommes dans le Valais. Brig est atteinte à neuf
heures moins le quart. Après soixante kilomètres de montagne, nous abordons la
vallée du Rhône. Au passage de carrefours, des noms connus, Saas Fee,
Zermatt…Beaucoup de mouvements de l’armée suisse ce matin !
Cette vallée de
Brig à Sion est étroite mais très cultivée. Après Sierre, le vignoble
valaisan apparaît avec ses implantations en escaliers.
Sion, avec ses deux collines plantées au centre de la vallée, chacune
coiffée, la première d’une église, la seconde, d’un château fort… La
brume stagne au fond de ce couloir laissant les sommets à découvert. Tout le
fond de la saignée est progressivement occupé par la vigne avant que les
vergers ne leur disputent, plantations sous arrosage, pommiers et poiriers
attendent la récolte.
Vers dix heures moins le
quart, nous sommes à Martigny. Après Cabrel, Julien Clerc occupe l’espace
sonore de la voiture ; voilà bien longtemps…De loin en loin de petits châteaux
forts moyenâgeux perchés sur leurs pitons surveillent la plaine. Juste après
Martigny, la vallée du Rhône tourne à quatre vingt dix degrés vers le nord
à la recherche du lac Léman. L’autoroute
suit le fleuve au plus près. Le couloir entre les montagne s’étrécit
jusqu’à Bex avant qu’une nouvelle plaine n’ouvre son éventail pour
accueillir le lac en croissant. Mais avant lui, les cultures reprennent leurs
places. Par endroit, quelques grosses usines et un énorme stockage de
carburants tente de se dissimuler dans ce paysage digne des philosophes de
l’Encyclopédie. Dix heures, Montreux s’annonce. Nous sommes dans le canton
de Vaud. Au viaduc de Chilon, le lac apparaît. Une brume basse dissimule en
partie sa surface au regard et masque la perspective. La route s’élève pour
passer au dessus des zones construites. A nos pieds, Montreux et Vevey se
baignent.
Les vignes grignotent toujours les pentes. Des terrasses mettent en
valeur la moindre parcelle de terre. L’escarpement ne fait visiblement pas
peur aux vignerons vaudois. La vendange doit être ici plus qu’ailleurs une
activité très physique !
Lausanne à dix heures trente. Un ultime et rapide calcul pour choisir
entre Besançon et Bourg-en-Bresse… C’est cette dernière cible qui est
retenue car pour quelques kilomètres de plus, nous sommes toujours sur l’
autoroute.
Le trajet Lausanne Genève est beaucoup plus rural. Les vignes sont
repoussées par les champs de tournesol et de maïs. De nouveau des vergers où
des cueilleurs s’affèrent. A Nyon, la plaine s’élargit encore…
Nous sommes à Genève à onze heures, en
France cinq minutes plus tard. Paris est à cinq cent trente kilomètres. Le
plateau est vaste, presque en bocage. Au nord, les Monts Jura. Le tunnel de
Vuache impose une distance de sécurité, même à l’arrêt ! Avec son
kilomètre quatre cent, il nous paraît bien petit après ceux d’Italie et de
Suisse. On en débouche sur un champ de monts très arrondis et très étalés
dans lequel l’autoroute fait du toboggan jusqu’au plateau du Retord. Après
le court tunnel de Châtillon, le relief s’accentue. La descente continue,
freinée de courtes côtes. Les caduques commencent à jaunir et font taches
dans les résineux. Vers Nantua, une alternance d’anticlinaux et de synclinaux
à roches nues. Superbe. Dans une trouée, le lac, juste avant d’entrer dans
les trois kilomètres du tunnel de Chamoise au terme duquel la descente s’achève !
C’est le temps d’attaquer le col de Ceignes…A midi, arrêt
ravitaillement pour hommes et machine à la station essence d’après le col…
Ensuite, la route est une alternance de
longues descentes molles et de longues montées. Nous sommes en Bresse. La
circulation est très faible sur cette A40.
A Mâcon, nous rejoignons la A6. Là, c’est l’abondance de camions de
toutes nationalités…
Plus loin, le magnifique château ferme d’Eguilly.
Des bataillons de vendangeurs ont pris les vignes d’assaut… Le col de Bessey
en Chaume ouvre sur des paysages doux, sensuels, aux molles ondulations.
A quinze heures une brève pause café. Il nous reste cent cinquante
kilomètres. La Puisaye fait suite au Morvan, avec les mêmes paysages…
Puis, Montargis, Nemours…
Thiais. Seize heures trente. Trois mille
trente cinq kilomètres au compteur.
Le soleil fut de
tout le trajet. La région parisienne est sous une chape de nuages où il fait
vingt deux degrés.
Fin de notre périple italien. Neuf jours intéressants.
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