Vue imprenable sur la Mort
Du
balcon du présent mal scellé à la fenêtre du passé,
… tout en bas, l’agitation burlesque de
la rue. Où courent-ils tous ? Vers quoi ? …
appartement
aux pièces anéchoïques closes sur leurs secrets,
… vers un(e) autre, et ses secrets …
pour la vérité … mais des révélations vaudraient-elles le coup ?
changeraient-elles quelque chose au cours des choses ?... à l’issue de
la Chose ? …
loin
ou près - qui sait ? - l’horizon infundibulaire de la vie.
« Horizon bel horizon dis moi qui tu
es ? » « Horizon sans avenir, horizon sans surprise, horizon
sans rien. A toi de choisir. A toi de jouer… »
Horizon
sans avenir, horizon sans surprise, horizon sans rien. Comment imaginer meilleur
issue ?
Horizon dans des yeux aveugles … jusqu’à
l’ultime expression telle la dernière goutte à la douille de
l’entonnoir… ploc ! … puis
rien…
Attendre
ou décider ?
Revers de l’attente… Attendre de ne
plus attendre.
Sourde
mélopée de la désespérance
Sous
un ciel aveugle la brise d’un air bleui à bout de mémoire…
L’embarras
du quoi.
Sur le Versant de l’Oubli…
Du
sable dans la tête… la voix comme averse drue… discours futile…
Du puits obscur de la bouche un peu de passé
sur les lèvres… haleine des ans désenchantés…
Préférer
les ténèbres aux étoiles !
De cercle en cercle, l’immonde de ce
monde.
Moments
arrachés lambeau par lambeau à l’absurde
Trame de rires, de rêves et de fureurs.
Gris
de désespérance des vies délabrées.
Bleu sans fond du néant
Cohorte de formes et de couleurs…
Incandescente
torpeur. Silence d’airain…
Parfum
aigu d’intimité cosmique à la douceur acide…
Depuis
le début nous sommes seuls
serviteurs du vide
entre deux pierres
chaque jour
on plante des morts
texte publié en juillet 2008 dans la revue Traction Brabant n° 29 dans une version légèrement remaniée.
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